Découverte d’une locomotive Shay
Découverte d’une locomotive Shay
Notre Fils cadet a suivi une école d’anglais à Vancouver, ce qui nous a donnée l’idée d’y passer les vacances en familles. Nous l’avons donc rejoint dans cette gigantesque ville et avons également fait le tour de l’ile de Vancouver. Grâce aux renseignements d’Éric, nous avons défini notre itinéraire en fonction de l’existence d’un petit musée ferroviaire. Mon rêve de longue date était de voir de mes yeux une locomotive Shay en taille réelle. Vous l’aurez compris, ce rêve est devenu réalité.
C’est donc dans la petite ville de Port Alberni que nous sommes arrivés devant ce musée présentant les chemins de fer historique canadien, dédiés majoritairement aux transports de bois. Bien que nous eussions pris soin d’arriver dans la bonne tranche horaire, tout était fermé ! Après un petit message sur leur site, un rendez-vous est pris dans la journée pour notre visite. Notre Fils annonce fièrement qu’il allait faire la traduction, mais notre hôte rit et annonce tout simplement qu’il va présenter sa visite en français !!!
Notre guide est le Président de ce Club/musée. Le but est de faire rouler le matériel en état de marche et restaurer deux locomotives à vapeur. Un couple membre de ce Club a entièrement restauré un Cabbose qui est donc systématiquement accroché en queue lors des roulements.
L’intérieur de la halle de restauration règne une ambiance de veille usine, avec ces palans à chaines, ces vieilles machines d’usinage et tout cet outillage historique que l’on ne voit plus dans l’industrie.
La particularité des locomotives Shay est le moteur vertical sur le coté du châssis qui entraine deux arbres de transmission. L’un entraine le bogie avant et l’autre le bogie arrière, ce qui confère à ce type de locomotive une excellente inscription en courbe serrée.
Jusqu’avant le Covid, les deux locomotives restaurées réalisaient des roulements sur la ligne encore en activité dans la forêt, en tirant fièrement les quelques wagons en état de rouler. Afin de garantir la sécurité aux nombreux passages à niveau non-gardés, le personnel communal assurait la circulation routière à ces passages. Après Covid les autorités considèrent que ce n’est pas le rôle de leur personnel et les roulements sont donc simplement interdit ! Quelle tristesse pour l’équipe du musée, d’autant plus que la dernière restauration date de 2018. Ces locomotives restent donc au musée, jusqu’à ce que les années les rendent inaptes à la circulation…
J’ai eu l’immense chance de monter dans la locomotive de mes rêves, de pouvoir tout toucher et prendre en photo. Elle est en parfait état de marche et est à donner à celui qui peut lui garantir de rouler sur une ligne qui l’accepte.
Jean-Pierre KOHLER